Ortélius : le brise-glace reconverti en navire de croisière

Vous le savez désormais, l’Ortélius est un brise-glace. Mais qu’est-ce qui différencie réellement un navire de cette catégorie d’un bateau plus traditionnel ? On peut identifier 3 caractéristiques majeures qui font qu’un bateau est qualifié de brise-glace. D’abord, il y a la puissance des moteurs. Ces derniers doivent être en mesure de générer suffisamment de force pour propulser le bateau vers l’avant, surtout pour casser la glace qui se trouve à sa proue. Justement, ce dernier élément est typique des brise-glace, puisque la forme de l’étrave doit être adaptée et idéale pour provoquer une rupture des blocs de glace. Un peu comme un couteau doit être bien affûté pour mieux couper. Enfin, le dernier élément est relatif au renforcement de la coque qui doit être capable de résister aux multiples pressions exercées et aux conditions météorologiques extrêmes qu’elle traverse. Les concepteurs de ces navires ont donc la délicate mission de respecter ce cahier des charges, et surtout d’assurer une fiabilité à toute épreuve au système de propulsion du navire. En effet, les chocs permanents avec les éléments environnants mettent à rude épreuve les moteurs qui subissent de nombreuses vibrations. L’autonomie des navires est également un défi que se doivent de relever les ingénieurs. C’est notamment pourquoi il existe des brise-glace à propulsion nucléaire qui peuvent naviguer jusqu’à 4 ans sans aucun ravitaillement. Ce qui n’est toutefois pas le cas de l’Ortélius qui avance grâce à des moteurs diesel.

Il faut le savoir, l’Ortélius a d’abord été conçu pour l’exploration de régions polaires. Il a été construit par les chantiers navals de Gdansk (Pologne) en 1989 et s’appelait initialement le « Marina Svetaeva ». Jusqu’en 2011, date de sa transformation en navire de croisière, il était utilisé par la Russie pour des expériences scientifiques, des recherches océanographiques et avait pour visée la préservation de l’environnement. Désormais, l’Ortélius a tout d’un navire de croisière puisqu’il propose de nombreuses catégories de cabines (de la simple cabine à base double avec hublot à la suite avec fenêtre, salon privé et lit double, en passant par de multiples cabines avec fenêtre…). On vous laisse imaginer la raison de l’absence de cabines balcon. L’Ortélius propose également 2 restaurants, un bar, une bibliothèque, une salle de conférence, une piscine ainsi qu'un sauna. Le navire peut accueillir jusqu’à 100 passagers, sans compter les 34 membres d’équipage. Dans le cas des Voyages d’exception, comptez 15 guides francophones qui seront présents à bord parmi les passagers. Des excursions en hélicoptère sont également proposées…

Mer de Béring, croisière en Antarctique, mer d’Okhotsk… la feuille de route de l’Ortélius est dense et impose évidemment le respect tant les voies qu’il a empruntées - voire qu’il a brisées - sont réputées difficiles. En septembre 2016, le brise-glace débutera son aventure en Norvège depuis Longyearbyen puis rejoindra le Groenland après avoir traversé la mer éponyme. Face au succès de cette croisière qui fut très rapidement complète, un autre voyage a été organisé en septembre 2017, et un autre l'est en 2018…

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